Revenir à la base des besoins humains

(article précédent : Cheminer hors des sentiers battus)

Lorsque je pense au Tchad où j’ai vécu, notamment dans la brousse, mon esprit carbure, essayant de réfléchir de façon pragmatique. Mon père était hydrogéologue. Son travail était de faire des forages dans les pays en voie de développement, en pleine brousse, pour donner accès à l’eau potable aux populations dans le besoin. Dans ces endroits du monde où l’eau est peu abondante, de quoi se nourrit-on ?… En sachant que le pays est pauvre, l’auto-suffisance est primordiale : on ne peut pas dépendre des pays plus riches pour obtenir nos vivres et pour s’en sortir. Quels systèmes pourrait-on mettre en place pour maximiser la survie et aller vers l’abondance ?

Pour cela, j’estime qu’il est nécessaire de comprendre les besoins du corps humain et de percevoir comment les satisfaire d’une manière efficace et rentable même dans la pauvreté. Comment notre espèce a-t-elle survécu pendant des millénaires ? Qu’a-t-elle mangé, n’ayant pas de supermarchés où s’approvisionner ? Il n’y avait pas de champs de céréales non plus. Les êtres humains sont les premiers à avoir tant transformé la nature et agit comme des ravageurs. Pourtant, nous avons fonctionné et évolué sans tout cela.

En fait, nous n’avions qu’à tendre la main pour cueillir… Fruits, feuilles vertes, noix, légumes racines… Insectes éventuellement. Nous avions tout à portée de main.

Notre source principale de glucides était le fruit, puis les légumes racines. Notre source de lipides était les graines et les noix, celle de protéines les feuilles vertes (riches en acides aminées), les noix, les champignons, les insectes. Notre apport nutritionnel était abondant, notre microbiote riche et dense.

Mais sommes-nous toujours adaptés à la consommation de fruits ? Avec tout ce que l’on entends sur les méfaits du sucre de nos jours… Si nous comparons notre anatomie à celles d’autres espèces, nous pouvons y voir plus clair et nous rendre compte que notre physiologie nous guide vers ce dont nous avons besoin.

Anatomie comparée entre les différents régimes alimentaires des animaux.

Nous sommes comme les autres primates : toujours adapté à la consommation de fruits. Le sucre est notre principale source d’énergie : chaque cellule de notre corps et de notre cerveau fonctionne grâce au sucre. Lorsque celui-ci vient avec des nutriments, en particulier s’ils ne sont pas détériorés par la cuisson, ils se mêlent et pénètrent en profondeur au cœur de nos cellules et les nourrissent de façon optimale. Les fibres quand à elles viennent ralentir le pic glycémique et nourrir notre microbiote, dont les bactéries jouent un rôle énorme dans le fonctionnement de notre corps, de notre esprit et même de nos émotions.

En fait, nous devrions baser notre alimentation sur les fruits, les verdures, les légumes et les noix.

Pour les protéines, plutôt que de manger des insectes (l’alimentation entièrement végane étant reconnue et approuvée par les organismes de santé publique), nous pourrions faire des jus de légumes vert, manger des noix, des champignons et des légumineuses germées ou cuites.

Cela nous donne une vision de nos besoins très différente du fonctionnement avec lequel nous vivons à l’heure actuelle. Abreuvés de publicité de fromages, viandes, chocolat, produits raffinés et modifiés à l’extrême, à vrai dire, nous sommes un peu perdus et tiraillés.

Sachez que manger au plus proche des besoins de notre physiologie est apaisant et satisfaisant. Lorsque le corps fonctionne bien, il éprouve infiniment moins l’envie de se tourner vers des produits “addictifs”. Je vous parlerais en détails de ces mécanismes.

Mais peut-on encore nous nourrir de fruits à l’heure actuelle ? Et pouvons nous le faire, même dans des zones pauvres ou désertiques ? Ce sera l’objet de mon prochain article…

(article suivant : Reverdir la terre avec des forêts fruitières).